Shouna, la Genèse maudite T.1 par l’association Écriture Plurielle – 07 janvier 2019

lundi 7 janvier 2019

 

Il était un temps où les montagnes et les mers parlaient d’une même voix

C’était le temps des couchers de soleil magnifiques et des levers de lune étincelants. C’était le temps où les astres régnaient encore sur la voûte céleste, où les animaux parlaient et où les humains n’étaient pas encore aveugles et sourds aux manifestations de la nature. Finalement, ce n’est pas un temps si éloignés de notre époque, car je m’y suis reconnue comme dans un miroir.

C’est qu’Amélie Diack a une voix si puissante qu’elle traverse les océans, relie les continents, et fait surgir le passé aussi bien que l’avenir. Comme tous les contes et récits de création, Shouna contient une part de sagesse tellement énorme qu’elle nous submerge totalement.
Qui n’a pas connu la détresse du rejet et de l’abandon ?
Qui n’a pas trahi et été trahi ?
Qui n’a pas ri aux éclats quand la chance lui a souri ?

Une fresque aux mille couleurs

En quatrième de couverture ou dans le résumé, l’auteur promet un voyage et de l’exotisme : c’est très réussi ! A côté des aventures de Shouna, Percy Jackson est un simple débutant sans grande envergure.
La grande fresque universelle d’Amélie Diack positionne l’humanité à sa juste place, dans un univers où la nature est reine : les mondes terrestres et aquatiques, les enfers et le monde du bien. C’est une invitation à ouvrir les yeux sur le monde qui nous entoure, dans toute sa splendeur.

Tableau de Kre MBaye – avec mes remerciements à Baye*

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Et pourtant, cette impression de luxuriance et d’immensité ne tient pas à la complexité des tournures de phrases ou des explications. L’auteur , en habile conteuse, possède toutes les clés de notre imaginaire et de nos archétype. La Reine des Eaux est d’une beauté envoûtante, tandis que la vieille sorcière est d’une laideur nauséabonde. Vous y êtes : en quelques mots, l’exact portrait des personnages s’est gravé en vous, y compris celui de cet homuncule vert aux jambes torses et aux cheveux embrouillés – dont vous n’aviez jamais entendu parler auparavant…

Désapprendre pour apprendre
Et pourtant, en débutant ma lecture, je ne cherchais qu’un peu de dépaysement, sans plus. Le Sénégal m’intéresse en ce moment et je pensais trouver de la couleur locale. Les premières lignes m’ont rappelé certains écrits adolescents (D’ailleurs l’auteure a inventé cette histoire il y a bien longtemps, à la fin des années 80) et je commençais à classer ce récit en jeunesse. Mais voilà !
Le désespoir de cette mère sans enfants, cet enfer qui enfante un innocent, ce dilemme entre le bien et le mal : ces thèmes en filigrane nous mènent directement à la philosophie, sinon à la spiritualité. Et dans ce récit, tout a un sens, tout est sens. Le blog d’Amélie l’illustre d’ailleurs en donnant des rudiments de wolof pour mieux comprendre la poésie des noms.
Shouna fait partie des histoires qui nourrissent l’enfant qui sommeille en l’adulte (et vice versa), qui transmettent de la vie brute, qui font grandir notre humanité. Alors vivement la suite et en attendant, foin des idées reçues sur les contes et autres récits de l’oralité !

Shouna la genèse maudite, T1
Titre : Shouna, la Genèse maudite T.1
Auteur : Amélie Diack
Autoédition
Année de parution : 2018

Isbn : 978-1983075940

Shouna, la Genèse maudite T.1 – Amélie Diack

Pour l’avoir à soi : https://ameliediackauteure.blog/tag/shouna-la-genese-maudite/

La page Facebook de l’auteur : https://www.facebook.com/shounadiack/

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