Hier, un enfant m’a dit : « j’adore les vacances parce que je ne pense pas à l’école« . Tiens, me suis-je dit, je dois avoir une âme d’enfant car je ne pense pas au boulot pendant mes vacances. Alors, je me suis senti une âme d’enfant.
Hier, un vieillard m’a dit: « ne te réjouis jamais du malheur d’autrui. La roue tourne, mon enfant. Ne l’oublie jamais« . Alors, j’ai pensé comment le dire à tous ces gens qui, sous le couvert de la politique, des finances, de la méchanceté, de l’envie, battent le tambour et dansent le limbo quand quelqu’un est au sol, vulnérable? Dois-je leur passer le message? Comment faire? L’entendront-ils?
Hier, une femme m’a dit: « Tu sais, l’amour est ce qu’il y a de plus beau et de plus douloureux dans la vie« . Alors, je lui ai pris la main et je lui ai dit: « Oui, ma sœur, un tel bonheur, une telle plénitude, une telle souffrance, une telle remise en question de cette roue de la fortune méritent d’être vécus et la coupe du nirvana et de la souffrance mérite d’être bue jusqu’à la lie« .
Hier, un homme m’a dit: Vous êtes le sexe faible. moi, je représente la force tel Atlas portant le monde. Mon côté féminin, je l’étouffe sous une couche de machisme« . Alors, je lui ai dit: « Tu as raison, mon frère. Tel Achille, tu as une faiblesse face à l’amour, face à la beauté, face à l’émotion. Ne t’inquiète pas. Motus et bouche cousue, je ne le dirai à personne ».
Hier, un animal m’a dit: « Je donne beaucoup d’amour à l’humain. Très peu me le rendent. Etes-vous tous si peu compatissant »? Alors, je lui ai dit: « Ne te décourage pas, l’homme est faible dans sa chair, dans son sang, dans sa vie. Mais, il l’ignore. Ne le lui dit pas, il prendrait peur et se sentirait vulnérable ».
Hier, un ancêtre m’a dit: « le monde est fou. A quoi pensent les gens quand ils agissent »? Alors, je lui ai dit: « je ne sais pas, l’ancêtre. le monde tourne en rond et est persuadé d’avancer. De ton royaume des dieux, veille sur tous et protège-les ».
Hier, je me suis réveillée et devant un café bien amer, je me suis dit: « Ô Dieu, où va notre monde? Où va l’humain? Pourquoi je les aime tant et sans conditions? » Une voix, ma conscience peut-être, me répondit: « C’est parce que tu fais partie du Monde, de l’humanité, tout simplement ».
Hier, pendant un moment, j’ai refait le monde à ma façon. Quelle gageure…