Modou est un jeune homme très beau. Il adore se regarder dans les miroirs. Dans le reflet de l’eau. Dans les flaques. Il ne parle que de sa beauté. Dans son village, tout le monde le fuit. Oui, en plus d’être beau, Modou est un envieux. il veut tout ce que les autres ont. Même s’il n’en a pas besoin. Ce qui fait qu’il a très mauvais caractère.
Un jour qu’il se mirait dans l’eau de la rivière au lieu de faire ses récoltes pour remplir son grenier, un génie lui apparut. Modou eut peur et s’enfuit. Le génie lui barra la route et lui dit:
-Tu t’appelles bien Modou le Beau?
– Oui, répondit Modou, comment le sais-tu?
– Tout le monde te connait dans mon monde. Et dans celui de Mamie Wata. Tout le monde admire ta beauté. Pourtant, tu ne sembles pas satisfait. Je te promets d’exaucer trois de tes vœux. Réfléchis bien et reviens me voir dans sept jours. Même endroit. Même heure.
Modou rentra au village en dansant et en sautillant tout au long du chemin. Qu’allait-il demander au génie? Encore plus de beauté? Plus d’argent? Plus d’admiration de la part des villageois? Des champs plus vastes? Non, pour les champs. C’est beaucoup trop de travail.
Modou ne pensait plus qu’à ses souhaits. Il pourrait demander des cases neuves pour ses parents. Mais non. Le génie avait dit « ses » vœux. A lui seulement. Il pourrait demander une charrette avec un cheval comme Madior, son voisin. Ou une grande maison comme celle de l’instituteur ou du médecin du village. Il pourrait souhaiter l’amour de la belle Maty. Mais, elle lui ferait de l’ombre et plus personne ne l’admirera, lui, Modou le Beau. Sa mère qui l’écoutait réfléchir à haute voix, depuis un long moment, lui dit:
-Je ne sais pas de qui tu parles. Mais tu pourrais lui demander un peu plus d’intelligence. Cela te changera la vie.
Vexé, Modou s’enferma dans sa case en attendant sa nouvelle rencontre avec le génie. Ce qui arriva très rapidement. Modou courut vers la rivière où le génie l’attendait.
-As-tu réfléchi à tes vœux?
-Oh, oui, génie. Je n’en dors plus
-Alors, dis-les moi. Tu seras exaucé.
Fébrile, Modou dit d’une traite:
-je veux être encore plus beau. Je veux que tout le monde m’admire. Je veux être connu dans le monde entier.
D’un coup de baguette magique, le génie transforma Modou en un grand arbre du voyageur. A l’entrée du village. Tout le monde admira cet arbre qui avait toutes les couleurs de l’arc en ciel, au lieu d’être vert. Les gens venaient du monde entier pour l’admirer.
Amélie Diack