Dans une rivière de la savane africaine vivait un génie qui s’appelait Guili Guili. Il était méchant, menteur et toujours en colère. Dès qu’il apparaissait, tous les poissons se cachaient. La rivière se couvrait de grosses vagues. Les pécheurs rentraient vite et s’enfermaient dans leur case. Guili Guili décida, un jour, de lancer un défi aux animaux de la savane. Il exaucera les sept vœux du gagnant qui devra lui construire une maison en une nuit. Le perdant devra vivre et le servir pour toujours dans son palais, au fond de la rivière.
Personne n’osa se présenter. A part Leuk. Tous ses amis essayèrent de l’en dissuader. En
vain. Leuk alla voir Guili Guili et releva le défi. Au coucher du soleil, toute la savane se rassembla au bord de la rivière et attendit. Leuk arriva avec tout son matériel. il tapa dans ses mains et des milliers de fourmis surgirent de partout. En un clin d’œil, elles construisirent une très belle maison. Mais, le génie était en colère.
– Tu t’es fait aider, lui dit-il. Tu as triché.
– Non, répondit Leuk. Tu n’as pas précisé qu’il fallait la construire seul.
Tout le monde lui donna raison. Le génie finit par accepter et exauça ses vœux. Leuk se retrouva avec une belle maison, des greniers pleins. Il était devenu riche. Il fit des vœux pour ses amis. Même Bouki. Comme il était généreux, il partagea ses biens avec tous les gens du village qui étaient pauvres.
Bouki était jaloux. Il se dit qu’il aurait pu être à la place de Leuk. De son côté, Guili Guili le génie pensait qu’il avait été humilié par Leuk. Il décida de lancer un second défi. Cette fois, il prit ses précautions.
– Je rendrai riche celui qui plantera, en une nuit et seul, une forêt le long de la rive droite
de la rivière.
Personne ne releva le défi. Même Leuk. Bouki en parla à sa famille. Ils se voyaient tous riches avec des greniers pleins à ras bord. Bouki alla voir Guili Guili.
-Je suis ton homme, lui dit-il. Je relève le défi. Demain, à l’aube, toute une forêt sera plantée au bord de ta rivière.
Tous les animaux de la savane furent étonnés. Ils savaient tous que Bouki était paresseux. Dès le coucher du soleil, ils se rassemblèrent tous au bord de la rivière et 
attendirent. Bouki arriva avec toute sa famille. Chacun tenait une pelle. Guili Guili se mit en colère.
– J’ai dit « seul », hurla t-il. Sans l’aide de personne. Tu dois travailler seul, Bouki.
Toute la famille Bouki s’enfuit, terrorisée. Bouki se retrouva seul avec tous les arbres à planter. Il planta le premier arbre en pleurant.
– Oh la la, dit-il. Le génie va me faire vivre dans sa maison. Dans la rivière. Au secours, 
Maman. Je vais mourir.
Tous les animaux se moquèrent de Bouki qui réussit à s’enfuir dès que la lune fut cachée par un nuage. Depuis ce jour, il ne va à la rivière que pour boire rapidement de peur que le génie l’attrape.
Que penses-tu de Bouki? Aurais-tu fait la même chose? Que penses-tu de Leuk? Aurais-tu partagé tes richesses? Pourquoi? Tu aurais demandé l’aide de qui ?
Amélie Diack Auteure 