La mort du Poète – Jean-Baptiste TATI-LOUTARD

 Le silence debout parmi nous atteint le ciel :

Un poète a vécu…

C’était un nègre d’Amérique : un précipité noir
Au fond d’un mélange d’azur et de Yankees.

Les soleils futurs chercheront longtemps son visage

Par les chemins du monde et les champs de bataille.
Son corps de terre cuite s’est brisé dans la lumière :
La cassure est là toute fraîche et toute franche,

Cristal d’une étoile coupée à ras d’azur ;

Et la vie gravite encore  autour de l’astre mal éteint.
C’est sûr, ô poète, l’herbe ne poussera pas
Autour de ton nom :

Ton verbe est la source qui nous fournit en eau vive,

Et les âmes de tous les braves en reverdissent.
Que celui qui l’ignore aujourd’hui en soit heurté
Par un jour de grand vent,
Car désormais, il navigue à la proue de l’orage

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