Sociétés hachées, déchirées.
Peuples chassés de leurs terres ombilicales.
Des cœurs qui saignent…
Oh ! Peuple des aubes infernales
Brusquement sevrés !
Hier citoyens libres, sur les terres de vos ancêtres
Où aujourd’hui réfugiés, vous voilà jetés
Sur le chemin de l’exile vers de nouveaux horizons
Où l’espoir appelle et le désespoir accueille…
Vous marcherez de jour, vous marcherez de nuit.
Vous marcherez sans trêve en colonnes par milliers
Sous de soleils ardents, vous marcherez
En de tristes vagues sans clameurs !
Chaque jour grossies, iront vos hordes muettes
Qui déferlent sur de vastes prairies
Où nulle aube ne luit, mouroirs où tout rêve se brise.
Hier l’homme était de l’homme le remède sûr.
Aujourd’hui le voici, de l’homme le bourreau fatal !
Seigneur-Dieu-Tout-Puissant Le Miséricordieux !
Que la terre à nouveau de sourires fleurisse
Que paix et amour assiègent le cœur des humains.