Liberté, Égalité, Fraternité: La Désillusion en France

Liberté-Égalité-Fraternité. Trois mots. Puissants. Trois mots. Absents. Eux aussi victimes du syndrome « deux poids – deux mesures ». Que se passe t-il, en France? Femme noire, française, née à l’étranger, je reste perplexe. Liberté-Égalité-Fraternité. Ces mots ont eu une grande signification et un impact profond sur la vie des Français. Il fut un temps. Aujourd’hui, tout cela semble être réduit en poussière. Poussière d’un respect qui a existé. Autrefois. Sans rêver d’un monde idéal, en tant que Personne de couleur, il faut lutter pour tout : un emploi, un logement, le droit d’exister. Nous sommes au 21ème siècle, et ce qui se déroule est inquiétant. Préoccupant.

Liberté – Elle s’accompagne de devoirs, bien sûr. Par contre, plus personne n’y pense. Personne ne semble, d’ailleurs, avoir le droit de penser différemment sans risquer d’être jugé, ostracisé par les haters sur les réseaux sociaux. En général, aborder la politique de la France ne peut se faire sans que la personne ne soit sommée de « rentrer dans son pays« . Où est cette liberté que l’hymne national chérit tant. Celle qui « combat avec ses défenseurs« ?

Égalité – A t-elle existé, un jour? Où est-elle lorsque toute personne de couleur ne peut louer un appartement dans le secteur privé? Lorsque les demandes de logement la dirigent, invariablement, vers les « cités« ? Lorsque le centre-ville lui est inaccessible? Lorsqu’elle ne peut obtenir un emploi correspondant à ses diplômes? Lorsqu’elle ne peut exprimer sa douleur sans être renvoyée au fameux « Syndrome méditerranéen« ? Ce qui met sa santé, voire son pronostic vital, en danger. Où est cette égalité, lorsque, dans la rue, les insultes, les agressions physiques à coup de jets d’urine, de crachats, d’eau, de déjections se font sans que personne ne bouge? Lorsque l’agresseur est en voiture et que la victime, reste impuissante, fulminant en silence?

Fraternité – Un terme qui vibre comme le ronronnement d’un moteur de Jaguar. Il est entendu par tous, mais s’évanouit aussitôt. Comment évoquer la fraternité quand chacun se retranche derrière sa différence, sa religion, sa culture? Quand des barrières sont érigées entre les individus? Quand la pensée divergente est risquée au point de devoir s’expliquer devant un tribunal? Quand la méfiance règne universellement? Les politiques orchestrent cette méfiance et stigmatisent une partie de la population, puis s’interrogent sur l’origine de ce racisme, de cet ostracisme. De qui se moquent-ils? Fraternité, un concept devenu obsolète, oublié depuis si longtemps que sa signification originelle s’est perdue. Un mot effacé, annulé, relégué aux oubliettes par une société de plus en plus hostile et distante. Que deviens-tu, France? Tu n’es plus que l’ombre de ce que tu as été. Dans un temps révolu. Tu es devenue une ombre évanouie. Effacée. Oubliée. Foulée aux pieds.

Amélie DIACK

Laisser un commentaire