Mon pays s’attarde vers la mer,
Puis, soudain voyage à travers soleil et pluie
Mon pays accroche ses forêts
Tel un radeau de feuilles mortes le long du fleuve
Est bien étrange la lente marche des mortels
À l’est de l’immortalité
Dans mon pays il y a tant de rêves qui pagaient
Tant de pagayeurs qui n’arriveront jamais.
Mon pays avale à forte dose
De ce vin en poudre dont raffolent nos dames-jeannes
Mon pays a planté dans ses fortins
Quelques canons qui serviraient de téléphones
Que sont étranges tant de signes avant-coureurs
Des folies et des drames à venir
Dans mon pays il y a bien des regards
Qui espèrent ou redoutent
Quelque chose qui doit venir.
Soudain dans la nuit, un grand éclat de rire
C’est mon pays qui rit ou qui pleure comme on rit
C’est mon pays qui pleure sa liberté
En riant comme font les tambours
Et en battant des mains.
Accourent alors les étrangers
Ceux qui chantent en silence
Soupirent en silence, s’étonnent en silence
Car dans mon pays,
Le rire des pauvres gens,
C’est étrange pour les riches qui ont perdu
Leur pays
Ton pays