Rituels d’écriture – Amélie DIACK

C’est une question que l’on me pose souvent. Quels sont tes rituels pour écrire? Comment gères-tu le stress de la page blanche? Ce sont des questions récurrentes, même entre auteur(e)s. J’avoue qu’au début, cela m’a amusée. Je ne me les étais jamais posées. Puis, j’ai réfléchi, et cela m’a intriguée. Qu’est-ce que je fais avant d’écrire? Il est vrai que j’ai des gestes qui sont tellement instinctifs que je les considère comme des gestes naturels. Cependant, je ne me demande pas à quel moment je les fais, ni pourquoi. 

Pour tout vous dire, je n’ai pas de rituels d’écriture. Peut-être que si, finalement. Je prends une bouteille d’eau, un café ou un thé (kinkéliba). Je les oublie sur la table où ils refroidissent pendant que j’écris. Le problème, si c’est un problème, est que, quand j’ai envie d’écrire, je deviens obsédée par les mots qui tournent en rond dans ma tête. Il me faut, urgemment, les poser sur une feuille ou une page d’ordinateur. Sinon, j’ai l’impression de devenir schizophrène. Je ne pense qu’à cela jusqu’à ce que je prenne la plume. J’écris n’importe où: chez le médecin, dans un taxi, chez les gens, dans les transports… J’ai, en permanence, deux carnets d’écriture sur moi, et je note tout ce qui me passe par la tête, tout ce que je vois ou que j’entends qui m’interpellent. Par exemple, le tome 2 de mon roman Shouna, la genèse maudite, contient une phrase que m’a dite ma sœur au cours d’une discussion, que j’ai trouvé tellement belle et adaptée à mon roman que ce n’est qu’après l’avoir retranscrite, que je lui ai demandé l’autorisation de le faire. 

Je n’ai pas encore eu de soucis face à la page blanche, car quand je m’installe pour écrire, ma première phrase s’écrit simplement, quitte à ce que je fasse des changements à la relecture.  Le corps de l’écrit est éparpillé dans mes carnets. Je n’ai plus qu’à faire mes phrases et laisser l’imagination faire le reste. L’écriture est comme un accouchement. Je m’en sors exsangue. Dans un épuisement sans nom, mais, avec le sourire aux lèvres. C’est un moment intense, émotionnellement. Voilà pourquoi je n’ai presque pas de rituels voire pas du tout.

Antony, le 21 juin 2024

2 commentaires

  1. C’est fascinant d’entendre comment vous abordez l’écriture avec tant de passion et de spontanéité. Avoir toujours deux carnets pour noter vos idées est une excellente idée pour ne rien laisser passer. Il est intéressant de voir comment la première phrase s’écrit naturellement une fois que vous vous installez pour écrire, comme si les mots étaient destinés à sortir. L’écriture comme un accouchement est une métaphore très puissante pour décrire cet acte créatif intense et émotionnel. Avez-vous un genre d’écriture préféré ou des sujets qui vous inspirent particulièrement ?

    Bien à vous,

    Stéphane KABAMBA

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    1. Je vous remercie d’avoir lu et apprécié mon article. Vous savez, beaucoup d’auteurs ont aussi un carnet sur eux., de peur d’oublier l’idée qui trotte dans la tête. J’écris des contes, des romans, des nouvelles, des sketchs. Cependant , mon genre d’écriture est la fantasy avec la mythologie africaine et les coutumes africaines.
      bien à vous
      Lee ham

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